Je serai un territoire fier et tu déposeras tes meubles By Steve Gagnon

J'ai vraiment beaucoup aimé. J'ai entendu une (vieille et très courte) entrevue avec Steve Gagnon il y a quelques jours où il parlait de sa conception de ce que c'est qu'être un homme, et je me suis dit que j'avais le goût d'en savoir plus. C'était beau et inspirant, cet essai. À la fois poétique et réfléchi. Parfois un peu trop lyrique pour mon goût personnel, mais je dirais que ça cadrait tout de même avec ce qu'il disait. De façon générale j'en retiens une envie de ne pas trop s'en faire avec la norme et un encouragement à être soi-même.
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Édition du 18/08/2020 : après avoir lu vos commentaires, amies lectrices, j'ai relu la fin. Je comprends ce dont vous voulez parler, je suis d'accord qu'il y a une pente insidieuse qui me déplaît aussi. Je crois pas que Goodreads soit (pour moi) le bon endroit pour en discuter avec assez de nuance, mais j'en suis tout de même resté avec une impression que c'était un vague malaise très très personnel que Gagnon avait pas vraiment su comment bien exprimer et qu'il s'était embourbé accidentellement. Ça a quand même pas entièrement gâché mon expérience de lecture - ça m'aurait plutôt donné le goût d'en jaser, avec vous, avec lui. 76 Je vis une réelle déception par rapport à ce livre. J'avais des grosses attentes en lisant le début du livre pis je me disais: un essai de gars qui s'adresse aux garçons et aux hommes québécois sur la masculinité du XXIe siècle et qui suscite une réflexion sur les complexes et les préjugés à démystifier, voir anéantir. Beau début, beaux témoignages.

Mais la fin.. PARDON? Une remise en question du féminisme, are you fgnejrgn serious?

Sincèrement, le 3/4 du livre est pertinent, ce pour quoi j'ai quand même attribué la note de passage au livre, mais arghhh. GROSSE DÉCEPTION.

Merci, je me suis vidée. Ça va mieux. :) (haha) 76 Sa vision de la déconstruction de la masculinité stéréotypée est intéressante. Sa vision du féminisme, beaucoup moins; elle est justement pleine de raccourcis, comme si pour valoriser une masculinité autre, il fallait nécessairement mettre un bémol sur un autre mouvement d'émancipation.

Aussi: faut aimer le style lyrique de l'auteur pour accrocher. Moi, ça ne m'a pas tant agacé, mais je sais que ce n'est pas le cas de tout le monde. 76 Je ne suis pas d'accord avec tout, mais je suis d'accord avec lui que les hommes doivent chercher à éliminer les roles de genre stéréotypés et réducteurs que l'on voit dans la société. (Tout comme les femmes d'ailleurs.)

Je n'ai jamais lu autre chose de cet auteur, mais je dois dire que j'ai trouvé le livre en général très mal écrit. 76 Le propos est très intéressant, le danger de la virilité vu par les hommes, le style aussi est riche, combinant poésie, faits et témoignage intime de l'auteur, mais le lien fait avec le féminisme à la fin est si décevant ! Il ne parle que des réactions extrémistes et minoritaires et semble tomber dans l'amalgame, il ne réussit pas à faire le pont pourtant nécessaire entre le féminisme et sa réflexion. 76

Entre l’immobilisme et une agitation désordonnée, l’homme du 21e siècle se cherche et ne se trouve pas. Malgré ses appétits ardents, il se conforme à ce qu’on lui dit de faire et d’être, sans s’interroger, ni rien remettre en doute. Dans cet essai, Steve Gagnon propose une réflexion sur l’état de l’homme, aujourd’hui: ses rôles, son image, ses référents, ses modèles. Il tente d’imaginer une nouvelle définition de la virilité, loin des stéréotypes, façonnée par les évolutions et révolutions des 100 dernières années. Je serai un territoire fier et tu déposeras tes meubles

Je suis assurément trop cérébrale pour ce style; je préfère être sensibilisée par la réflexion plutôt que par l'émotion, ce que l'on essaie principalement de faire ici par le style d'écriture. Steve Gagnon a son style, et je m'incline devant tout auteur qui en a un bien à lui. Par contre, personnellement, la surabondance de métaphores et l'allusion presque constante au fait que « tout doit finir en cendres », que « tout doit être jeté parterre », qu' « il utilise un bulldozer pour démolir la structure d'un immeuble désaffecté », qu'il souhaite « inventer un nouveau modèle [masculin] dans le but de catapulter les anciens aux poubelles, en appuyant bien fort sur leur tête avec les pieds pour les broyer au fond du conteneur à déchets », ça fait vibrer ma corde un temps, puis ça finit par m'agacer. Vraiment. Beaucoup.

Autre agacement: le mouvement féministe est perçu comme exclusif par l'auteur. Ok - et on le sait - « il n'y a pas de combat contre l'un ou l'autre. Il n'y a pas non plus, de combat sans l'un ou sans l'autre ». Ok, ce sont de belles phrases, mais concrètement c'est quoi la solution? « De tourner le dos à l'harmatan, de fuir les vents rugueux qui aveuglent, de refuser les saisons sèches »? De semer du « thym partout parce que le thym s'accroche même aux roches, même à la glaise »? Oui, mais concrètement, c'est quoi les solutions? Bref, c'est écrit avec style, mais je trouve que la réflexion, elle, reste parfois malheureusement en surface...

J'ai toutefois apprécié les différentes études, anecdotes, entrevues qui ont été rapportées, qui couvrent le sujet et qui développent très bien la problématique des stéréotypes de genres qui affectent aussi les garçons et les hommes. Le chapitre sur la relation entre l'auteur et le père est de loin mon préféré; c'est intime et touchant. 76 Je suis convaincue que ce qu'on appelle le patriarcat -- les modèles genrés, les cadres sociaux contraignants, le sexisme plus ou moins insidieux, la culture du viol & toutes ces belles choses réjouissantes -- est dommageable pour les femmes et pour les hommes. Je dirais pas aussi dommageable pour les premières que les seconds, mais dommageable de façons complexes & différentes, suivant le genre. (& c'est pas un concours, anyway.)

En ce sens-là, je suis intéressée par l'expérience de la masculinité au 21ème siècle, & les carcans qu'elle impose, & les mal-êtres qu'elle tricote. Mais je pense que Steve Gagnon, malgré certains passages nuancés & percutants, sabote son propre projet en lançant des stupidités comme le féminisme n'est pas assez accessible pour les hommes (!!!).

Cher auteur : ton propos ne s'adresse pas spécifiquement à moi, mais je suis quand même capable de me sentir concernée. Insère ici, dans ton attitude face au féminisme, l'analogie qui s'impose.

Décevant. 76 J'ai beaucoup apprécié de lire les mots d'ado et la majeure partie du livre contenant les propos sensible de l'auteur... jusqu'à ce que j'arrive aux dernières pages qui gâchent tout. Ou l'art de blâmer les féministes pour la déroute identitaire de certains hommes tout en se défendant de le faire. Vraiment dommage... 76 J'étais emballée par l'entrevue entendue à Plus on est de fous, plus on lit à propos de ce livre. Mais gros bémol quand on arrive aux dernières sections. Une critique d'une autre utilisatrice résume bien ce que j'ai pensé :

En ce sens-là, je suis intéressée par l'expérience de la masculinité au 21ème siècle, & les carcans qu'elle impose, & les mal-êtres qu'elle tricote. Mais je pense que Steve Gagnon, malgré certains passages nuancés & percutants, sabote son propre projet en lançant des stupidités comme le féminisme n'est pas assez accessible pour les hommes (!!!).

Cher auteur : ton propos ne s'adresse pas spécifiquement à moi, mais je suis quand même capable de me sentir concernée. Insère ici, dans ton attitude face au féminisme, l'analogie qui s'impose.

Bref, malaise.
76 Bon, par où commencer?

J'ai plus aimé ça que je l'aurais cu? À mon humble avis, cet essai illustre certains problèmes avec la masculinité contemporaine plus qu'il ne tend vers des solutions concrète et un futur meilleur, mais c'est une discussion qu'on se doit d'avoir depuis des années et ça prenait beaucoup de courage pour l'amorcer. Alors chapeau, Steve Gagnon. C'est juste plate que cette amorce soit cachée dans un livre que peu de gens connaissent.

Maintenant, je ne suis pas en désaccord avec l'idée que les piliers de la masculinité traditionelle sont nocifs à une foule de jeunes hommes pleins de potentiels
, mais je ne crois pas que ce soit l'ennemi comme Gagnon le propose. J'ai un peu griché des dents pendant le chapitre où il s'attaque à Channing Tatum et Vin Diesel parce que c'est pas eu le problème. C'est l'idéalisation d'un modèle unique. C'est la culture monolithique d'un certain idéal. Les hommes ont, je crois, surtout besoin de... diversité dans leurs modèles? Et je crois qu'on y arrive tranquillement avec internet, les réseaux sociaux et la disponibilité infinie de l'information. On y arrivera peut-être pas à notre génération, mais on va y arriver. Et oui, les femmes ont de l'avance sur nous à ce sujet.

Je n'aurais cependant pas pu mettre le doigt dessus avant de lire cet essai. Encore une fois, chapeau Steve Gagnon. C'est important de nommer les choses.

Maintenant en rapport à cette déclaration que le féminisme n'est pas asez accessible qui a fait froncer plusieurs sourcils, c'est un peu la culmination du côté de cet essai que j'ai beaucoup moins aimé. Ce désir pas-si-original-que-ça de d'auto-marginaliser. Écoute bien, Steve Gagnon: l'amour des livres, la sophistication intellectuelle et la masculinité toxique ne sont pas mutuellement exclusif. Des douchebags littéraires et des travailleurs de la construction qui pleurent après avoir fait l'amour, ça existe aussi. Lorsqu'on s'imagine au-dessus d'une problématique, il faut toujours questionner ses motivations. En tout cas, moi je questionne les tiennes. Lâche le féminisme. C'est une lutte et surtout une réussite qui ne t'appartiens pas. On a cette mauvaise tendance, nous les hommes, à vouloir s'approprier les discours et en contrôler l'évolution en se donnant le titre d'allié.

Les femmes ont fait leurs devoirs. C'est à nous de faire les nôtres. 76

Je

Steve Gagnon ☆ 7 FREE READ