Passionnant: et il faut que le récit le soit pour tenir ces presque 800 pages. Il m’a fallu du temps pour me lancer dans cette (très) longue lecture. Malgré quelques longueurs j’ai beaucoup apprécié ma lecture et j’ai adoré suivre Philippe Jaenada dans ses recherches et réflexions (il a su parfaitement m’embarquer et me convaincre!).
C’est un travail colossal qu’il a entrepris et réalisé avec brio; tout au long du récit on découvre tous les détails de « l’affaire » Luc Taron, enfant décédé dans les années 60.
Au-delà de l’enquête, le livre pousse à une vraie réflexion sur le système judiciaire, qui n’est pas à l’abri d’erreurs, aux conséquences lourdes sur les femmes et hommes qui y sont confrontés. Au printemps des monstres Stunningly immersive, rambling humane auto-fiction covering the bottomless semi-mystery of a boy's murder in 1964, which led to Lucien Leger (who'd posed as 'The Strangler') becoming the longest serving prisoner in France until his ultimate release.
Besides the obvious interest of the case itself - which Jaenada explores in remarkable depth, though with no claims to being a sleuth or being able to prove anything, it's a remarkably good study of the period, in all its seediness, grime and economic precarity. In some proper backwaters.
Ultimately, it's a portrait of human corruption, sleaze and untruths, with (almost) nobody coming out of it looking good. The revelations, for example, about Jacques Salce (who purported to be a 'resistant' and a deportee), are fascinating. The boy's father, Yves Taron, is a dodgy little crook. Mrs Taron - bent as a three bob note. Everybody is a liar and nobody is who they seem. To some extent, it's the work of the readership-chasing press, partly, but also of the countless players, officials and judges. We labour about fake news and the disappearing truth today - well, here it's happening at full pelt five decades ago.
All the while, through Janaeda's sometimes flaky, sometimes bilious lens, it's a human project (not some righteous lecture or dossier) and is at times very lyrical. His passion for visiting locations (as if to summon the dead) is rather marvellous and honourable; his asides in hospital (getting his medical complaints seen to) are often quite funny. His interjections and parentheses during citations from official sources are refreshingly brash (lots of 'pull the other one' and 'You utter crook').
So, yes, it's unbelievably long and hardly joyous, but very readable. The truth is stranger than fiction, and hell genuinely is other people. Au printemps des monstres Je triche! Je ne l'ai pas terminé, je suis à la moitié. Je vais reprendre ma lecture éventuellement. J'ai beaucoup aimé la première moitié, mais c'est un gros livre. Il y a juste trop de livre à lire... ;-) Au printemps des monstres Ce livre est monstrueux. Par sa taille, oui, mais par la densité du récit que Jaenada nous raconte. Dans un rythme haletant, l'auteur nous plonge au coeur de l’enquête du meurtre du petit Luc Taron, les quarante jours de mystère autour de celui qui se fait appeler « l’Etrangleur », puis sa capture et son procès. Mais qui sont les monstres, les vrais, qui gravitent autour de celui qui fut désigné ? Entre preuves et convictions où est la limite ?
L'auteur nous emmène et nous perd, sans jamais nous lâcher. Epatant. Au printemps des monstres C'est du Jaenada, soit on adore, soit on déteste ! Moi j'adore ce style particulier de l'auteur et surtout le personnage Jaenada auquel je me suis attachée et auquel je me suis davantage intéressée qu'à l'histoire en elle-même, parfois trop compliquée, trop longue ou trop lourde à lire. Ces moments d'angoisse partagée quand il découvre son kyste, quand il lit ses analyses biologiques ! C'est très drôle, très dans l'autodérision, dans les digressions comme d'habitude avec de multiples parenthèses ouvertes, très impliqué aussi (et surtout) quand il défend des personnes maintenant décédées, qui ont été accusées à tort, dans un vrai cirque médiatique. C'est cela que j'aime d'ailleurs dans les livres de Jaenada : la défense de la personne accusée à tort, dont le sort va être scellé par la Justice et qui va les réhabiliter post mortem. La défense également de l'environnement humain en ces périodes tourmentées quand il va notamment décrire la vie de Solange, vraie victime en plus du petit garçon assassiné. Un vrai chevalier :) J'aurai aimé un jour que Jaenada s'intéresse au petit Grégory. Au printemps des monstres
Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Au Printemps des Monstres ?
J'adore les enquêtes de Jaenada. Non, je crois que ce mot n'est pas encore assez fort. Sulak est l'un des livres qui m'a le plus marquée en onze ans de blog, la Petite Femelle n'est pas loin derrière. Alors ce n'est pas peu dire que c'est avec joie que j'ai appris la parution de celle-ci et je remercie les éditions Mialet Barrault pour l'envoi.
Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
1964. Le petit Luc Taron, onze ans, disparaît. Avant même que l'on ait le temps de s'en inquiéter, le corps est retrouvé au pied d'un arbre, dans la forêt. Puis les journaux, la police et les parents commencent à recevoir des lettres du meurtrier...
Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
D'abord et avant toute chose, c'est passionnant. Dense, sur 750 pages, mais passionnant. La plume de Jaenada, ses digressions, son humour permettent le parfait équilibre avec tout ce que l'histoire peut avoir de glauque. Et elle est glauque. Son travail d'enquête aussi impressionne. Et puis, il nous balade, nous présente les faits d'une façon, puis d'une autre et ce nouveau point de vue change tout. Mais justement, le problème, c'est que ça ne semble être qu'une question de point de vue. Si je dois le comparer à ses précédents ouvrages, ce que je ne peux m'empêcher de faire, je constate que la finalité ici m'échappe. Enfin, ce n'est pas vraiment le bon terme, j'ai bien compris où il voulait en venir mais je ne suis pas sûre qu'il y a arrive, à mon grand regret. À part avoir prouvé que dans cette affaire tout le monde ment, oui, absolument tout le monde, même cette femme, un point de lumière que nous vante la quatrième de couverture, et qu'absolument tout le monde est dégueulasse, même ceux qui ne devraient pas l'être, il n'aura pas vraiment réussi à me convaincre de l'innocence de l'accusé ou me le faire apprécier.
Et comment cela s'est-il fini ?
Attention, Jaenada ne promet rien, il répète à de nombreuses reprises qu'on ne saura jamais mais je ne peux m'empêcher d'être un petit peu déçue (mais comprenez-moi bien, un petit peu déçue par cet auteur, ça reste quand même un grand livre). Quant à son indulgence pour les femmes, elle me fait sourire, mais je regrette tout de même qu'il ne soit pas allée parler à celle, la seule, qui est toujours en vie, et peut-être sait...
http://booksaremywonderland.hautetfor... Au printemps des monstres Un vrai Jaenada: travail colossal, acharnement à comprendre, humour récurrent (souvent lorsque la colère menace de vous engloutir). Sujet atroce, personnages immondes, il faut s’accrocher pour garder un infime espoir. Parce que finalement, un jour, un auteur vous rendra sans doute justice. Un auteur courageux autant que nécessaire. Au printemps des monstres D’abord, je ne connaissais pas Philippe Jaenada et j’en ai entendu parler seulement à cette rentrée littéraire de 2021 car certains journalistes ont parlé de son nouveau roman enquête ‘Au printemps des monstres’ qui paraît-il est une histoire vraie…Ce pavé de plus de 800 pages ne m’a pas effrayé ni découragé et je me suis dit, on y va même si au fond de moi même, je me disais que cette lecture va beaucoup me retarder dans mon objectif de lire 50 romans en 2021 !
Le premier quart du livre est indigeste car dans chaque page il y a 4/5 nouveaux personnages et on ne sait pas s’il faut les mémoriser pour la suite ou pas ?…Chose curieuse, l’auteur parle souvent de Patrick Modiano (prix Nobel de littérature) et de sa famille en plein milieu de cette contre enquête sur un meurtre commis sur un enfant voici plus de 50 ans.
Apres avoir lu un bon tiers du livre, je me suis dit que c’était le moment d’exercer ‘le droit du lecteur à l’abandon’ car ça a continué avec 4/5 nouveaux personnages pour chaque page et des histoires qui n’ont ni queue ni tête que l’auteur nous oblige à lire et oublier immédiatement car non essentielles.
Mon verdict ne dépasse guère les 2 ⭐️ Au printemps des monstres Je finis ce livre après avoir écouté l’interview de Philippe Jaenada dans « Boomerang » et je reprends leur expression : c’est un livre monstrueux. Monstrueux déjà par sa taille (presque 800 pages), par la densité de ce qui y est raconté, le fourmillement de détails, de lieux, de dates, de noms. Monstrueux par l’intrigue elle-même, la contre-enquête de l’auteur du meurtre du petit Luc Taron, dans les années 1960. Pendant le premier tiers du livre, dans un rythme haletant, Jaenada nous propose de revivre l’enquête et la recherche du coupable, les quarante jours de mystère autour de celui qui se fait appeler « l’Etrangleur », puis sa capture et son procès. Et puis, après 250 pages de convictions, il démonte les preuves une à une. Et plutôt que de se concentrer sur l’Etrangleur, il va plutôt fouiller sur les monstres, les vrais, tous ceux qui gravitent autour. J’ai été complètement happée par ce récit, j’ai laissé Jaenada m’emmener où il voulait, me faire croire ce qu’il voulait, je me suis perdue dans tous ces méandres et j’ai adoré. Au printemps des monstres Depuis une bonne dizaine d'années Philippe Jaenada déterre (oui, c'est de l'humour noir, je subis sa détestable influence) des faits divers célèbres et pas si nets que l'on croit s'en souvenir. La Serpe, il y a quelques années, était un démontage ahurissant du triple meurtre du château d'Escoire où, non content de disculper le suspect numéro un (d'ailleurs acquitté), devenu ensuite un de ses confrères en écrivant Le Salaire de la peur, il trouvait un coupable beaucoup plus crédible.
Dans Au printemps des monstres il s'attaque au meurtre du petit Luc Taron, le lendemain du jour de 1964 où lui-même, Philippe Jaenada, venait au monde. L'affaire, sordide et sans attrait particulier à première vue, avait déclenché une véritable flambée médiatique en raison des revendications gouailleuses et odieuses du crime par des lettres anonymes signées XXX puis L'Etrangleur (pourtant le petit Luc n'avait pas été étranglé) et des prises de position spectaculaire du père de la malheureuse victime. On avait fini par mettre la main sur L'Etrangleur, un jeune élève infirmier nommé Lucien Léger ; condamné par les assises en 1966, il devait rester quarante-et-un ans en prison. Selon Philippe Jaenada, à tort.
Au printemps des monstres en est un lui-même, un monstre de 750 pages où Jaenada reprend intégralement le dossier, qu'il complète par ses propres trouvailles, et par celles de quelques amis et prédécesseurs qu'il remercie, loin de se contenter de les citer, en faisant d'eux de véritables personnages du récit. Le livre est construit en trois parties : la première rapporte les faits et démonte méticuleusement l'hypothèse de la culpabilité de Lucien Léger — auteur incontestable des lettres de l'Étrangleur, il était probablement incapable de faire du mal à une mouche. La deuxième, à la recherche de la vérité, explore les tenants et aboutissants de l'affaire et la vie de ses protagonistes, et là le sol se dérobe sous les pieds de l'enquêteur : à peu près tous ont des choses à cacher, et pas reluisantes (ce qui n'implique d'ailleurs pour aucun qu'il soit un assassin). Après avoir dégoûté méthodiquement ses lecteurs de l'humanité, Jaenada consacre la troisième partie à la femme de Lucien Léger, dont il est postulé qu'elle était folle. Et qui est probablement l'être le plus sensé et le plus sympathique de toute la collection ; si les autres sont les monstres, elle est le printemps.
Le résultat, au-delà du fait divers, est remarquable en ce qu'il restitue le parfum d'une époque, encore marquée vingt ans plus tard par la guerre et ses frontières morales vacillantes, et de divers milieux sociaux dont l'entrecroisement donne lieu à une sinistre comédie où personne n'admet être celui qu'il est. Jaenada ne pouvait que rencontrer ici la manière et l'univers de Patrick Modiano, à qui il rend donc d'humoristiques hommages, jusqu'à ce que son dossier lui fasse un cadeau à ce sujet…
Il fallait évidemment nous faire avaler tout cela. Le récit de Jaenada, qui se donne à lire comme le compte-rendu d'une enquête, est en réalité construit de façon extrêmement méticuleuse ; manipulateur, le narrateur abat ses cartes au bon moment pour leur donner tout leur poids, donnant ainsi un sens à ce qui pour lui n'a dû être d'abord qu'un horrible désordre. La chronique de ses mésaventures médicales, qui vient de loin en loin ponctuer l'exposé des recherches, des faits et des conclusions, est à la fois un véritable memento mori (la coïncidence entre la naissance de l'auteur et la mort du petit Luc ayant marqué le premier) et un faux fil rouge chronologique qui achève de nous mettre à sa merci. Le style, lui, est apparemment négligé, familier, rempli de parenthèses et de parenthèses dans les parenthèses ; mais c'est précisément par son style que Jaenada se donne un personnage d'enquêteur foutraque, une sorte de Columbo littéraire doté d'une jolie sacoche (enfin, lui la trouve jolie, c'est l'essentiel) et d'une ironie à couper au couteau, défascinante, noire, hilarante, souvent vengeresse, qui ramène le lecteur du côté de la common decency, lui met la main sur l'épaule pour l'aider à affronter les miasmes pointés par l'autre main. Au printemps des monstres
Ce n'est pas de la tarte à résumer, cette histoire. Il faut procéder calmement. C'est une histoire vraie, comme on dit. Un garçon de onze ans est enlevé à Paris un soir du printemps 1964. Luc Taron. (Si vous préférez la découvrir dans le livre, l'histoire, ne lisez pas la suite : stop ! ) On retrouve son corps le lendemain dans une forêt de banlieue. Il a été assassiné sans raison apparente. Pendant plus d'un mois, un enragé inonde les médias et la police de lettres de revendication démentes, signées L'Etrangleur ; il adresse même aux parents de l'enfant, horrifiés, des mots ignobles, diaboliques, cruels.
Il est enfin arrêté. C'est un jeune homme banal, un infirmier. Il avoue le meurtre, il est incarcéré et mis à l'écart de la société pour le reste de sa vie. Fin de l'histoire. Mais bien sûr, si c'était aussi simple, je n'aurais pas passé quatre ans à écrire ce gros machin (je ne suis pas fou). Dans cette société naissante qui deviendra la nôtre, tout est trouble, tout est factice. Tout le monde truque, ment, triche.
Sauf une femme, un point de lumière. Et ce qu'on savait se confirme : les pervers, les fous, les odieux, les monstres ne sont pas souvent ceux qu'on désigne. Au printemps des monstres